• Thanks for stopping by. Logging in to a registered account will remove all generic ads. Please reach out with any questions or concerns.

Mission en Afghanistan: 178 millions en médicaments

Yrys

Army.ca Veteran
Reaction score
11
Points
430
Mission en Afghanistan: 178 millions en médicaments
André Duchesne, La Presse

163185-liste-fournie-forces-canadiennes-y.jpg


Les soldats canadiens déployés en Afghanistan ne font pas que combattre
les talibans. Ils affrontent aussi des inflammations, virus, maux de tête,
troubles psychologiques et pathologies de toutes sortes. En fait, du début
de la mission canadienne, en janvier 2002, jusqu'au 10 février dernier,
les Forces ont dépensé près de 178,8 millions de dollars pour l'achat de
médicaments, selon des documents obtenus par La Presse en vertu de
la Loi sur l'accès à l'information.

Tous ces produits pharmaceutiques ne servent pas uniquement aux
militaires. Ils peuvent être administrés aux fonctionnaires canadiens,
aux fournisseurs civils ou encore à des Afghans et des soldats d'autres
pays hospitalisés à la base de Kandahar lorsque le Canada est responsable
de l'établissement.

Les Forces canadiennes nous ont fait parvenir un tableau de 20 pages où
sont détaillés tous les types de médicaments (plus de 600) employés en
Afghanistan, la quantité distribuée par année et les coûts totaux pour chacun
d'eux. Dans cette liste, il y a de tout. Des mers d'antibiotiques, des analgésiques,
des antifongiques, des vitamines, des relaxants musculaires, des stéroïdes
utilisés comme anti-inflammatoires, des médicaments contre l'asthme, des
vaccins, des laxatifs, des minéraux, des anesthésiques, alouette!

D'autres reçoivent des médicaments pour combattre le VIH, la dysfonction érectile,
pour l'hormonothérapie ou pour cesser de fumer. «Les problèmes de santé que l'on
rencontre le plus là-bas ne sont pas différents de ceux qui surviennent ici, dit le
lieutenant-colonel Andrew Downes, médecin rattaché au Service de santé des
Forces. Il y a des blessures mineures, des problèmes de dos, gastrointestinaux, etc.»

Les médicaments contre le VIH sont administrés à des personnes souffrant du
sida et à celles ayant été exposées directement au sang d'autres personnes. Et
la dysfonction érectile? «Ces médicaments sont distribués aux hommes qui
s'apprêtent à revenir à la maison», précise le pharmacien. Durant leur temps en
théâtre, les militaires n'ont pas le droit d'avoir des relations sexuelles. Plusieurs
types d'antidépresseurs se retrouvent aussi dans la liste remise. C'est le cas de
l'amitriptyline (coût total de 79 000?$), d'amphétamines pour contrer les
déficits d'attention (11 000?$), du clonazépam (46 700?$) et bien d'autres.

Incontournable cipro

L'antibiotique cipro (ciprofloxacin) est de loin le médicament le plus utilisé, si on
s'en tient aux coûts associés à celui-ci. Depuis le début de la mission, les Forces
ont envoyé 682 600 cachets de 500 milligrammes là-bas, pour une valeur de
23,9 millions de dollars. Le cipro est un antibiotique à large spectre. «Il combat
des infections imputables à des souches de micro-organismes sensibles, rappelle
Hélène Bisson, du Groupe Jean Coutu, après consultations auprès de pharmaciens.
Ça peut traiter toutes sortes de choses: infections aux voies respiratoires, bronchites
chroniques, pneumonies, blessures mal guéries, infections dues à l'eau potable, etc.»

Professeur titulaire à la Faculté de pharmacie de l'Université de Montréal, Jean-
Louis Brazier estime qu'il est logique qu'une assignation dans un pays étranger se
traduise par l'usage de nouveaux médicaments. «Il faut prendre en compte la situation
géographique et le travail que font les soldats. Ce n'est plus du tout la même situation
que lorsqu'ils sont en caserne», dit-il.

Une hausse exponentielle

Il y a deux ans, en avril 2008, La Presse avait publié un article révélant que depuis
le début de la mission canadienne en Afghanistan, les coûts des achats totaux de
médicaments dans les Forces avaient triplé. Ils étaient passés de 11,6 millions de
dollars en 2000-2001 à 31,8 millions en 2005-2006. Quelques semaines plus tard,
le Journal de Montréal faisait aussi état d'une consommation importante d'antidé-
presseurs et de somnifères par les militaires canadiens déployés dans ce pays.

Jusqu'en décembre 2009, les Forces canadiennes avaient deux pharmaciens déployés
en théâtre. Ce nombre a été ramené à un seul après que les Américains eurent pris
la responsabilité de l'hôpital de l'aérodrome de Kandahar.

- Avec la collaboration de William Leclerc
 
Back
Top