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Loi controversée sur le mariage en Afghanistan - PC

Yrys

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Karzaï appuie une loi machiste, 2 avril

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(Ottawa) Un projet de loi afghan controversé qui autoriserait les hommes à violer leur épouse
a soulevé l'indignation dans la communauté internationale, ainsi qu'à Ottawa, où tous les partis
ont condamné sans réserve cet important recul dans les droits des femmes.

Soutenue par le président afghan Hamid Karzaï, à la recherche d'appuis en prévision des élections,
cette loi, s'adressant uniquement à la minorité chiite du pays, interdirait à une femme de sortir sans
la permission de son mari, d'obtenir la garde de ses enfants et de refuser d'avoir des rapports
sexuels avec son époux.

La question a d'abord été soulevée mardi, au moment où la communauté internationale se réunissait
à La Haye, aux Pays-Bas, justement pour discuter de l'Afghanistan. Plusieurs organisations
internationales, dont les Nations unies, n'ont pas tardé à critiquer le texte législatif, estimant
qu'il faisait reculer les droits des femmes.

À Ottawa, les parlementaires se sont indignés, allant jusqu'à menacer l'Afghanistan de représailles
si le gouvernement Karzaï ne modifiait pas cette loi. Le ministre du Commerce international et
président du comité ministériel sur l'Afghanistan, Stockwell Day, a indiqué en Chambre que le
maintien de cette loi pourrait avoir des «conséquences sérieuses».

Le ministre Day a formellement demandé au gouvernement afghan «de remplir ses obligations»
en vertu des traités internationaux sur les droits de l'homme. «C'est inacceptable. Point à la ligne,
a dit le ministre de la Défense nationale, Peter MacKay, en matinée. Je suis certain que Lawrence
Cannon (ministre des Affaires étrangères) aura des discussions avec ses homologues. Je serai au
sommet de l'OTAN ce week-end et on fera connaître notre position. On se bat pour des valeurs qui

incluent la protection des droits des femmes.»

Même son de cloche pour la ministre de la Coopération internationale, Bev Oda, qui croit que
le Canada doit faire pression sur l'administration Karzaï. «Nous avons investi beaucoup, nous avons
mis beaucoup d'énergie et de ressources en Afghanistan. C'est décevant de voir un tel revirement»,
a dit Mme Oda.

Pour l'opposition à Ottawa, il est urgent d'agir pour bloquer cette législation. «Le gouvernement doit
clairement indiquer au gouvernement Karzaï qu'il ne continuera pas à recevoir le même soutien du
Canada s'il poursuit dans la voie de cette loi régressive et horrible qui attaque l'égalité des femmes»,
a souligné Dawn Black, députée du NPD, qui a été la première à soulever la question à la Chambre
des communes, mardi.

«Il y a 116 de nos soldats qui sont morts pour changer les choses en Afghanistan, a pour sa part
rappelé le chef néo-démocrate, Jack Layton. Comment le gouvernement peut-il dire que nos soldats
sont morts pour protéger les droits des femmes quand Hamid Karzaï fait adopter cette loi?»

Chez les libéraux, le critique en matière d'affaires étrangères, Bob Rae, a qualifié l'action du
gouvernement afghan de «réactionnaire», alors que le chef, Michael Ignatieff, s'est dit «scandalisé».
«Les citoyens de ce pays méritent mieux», a-t-il souligné.

Le chef du Bloc québécois, Gilles Duceppe, a dit espérer que la communauté internationale, par
le biais de l'ONU par exemple, dénonce ouvertement la législation controversée.

De passage à Londres pour la tenue du G20, le premier ministre Stephen Harper a déclaré,
en entrevue à CBC, que cette loi allait «à l'encontre» de la mission canadienne sur le terrain.
«Faire des progrès sur le plan des droits des femmes, c'est un élément important de notre
engagement international en Afghanistan», a dit M. Harper, qui s'est dit «profondément inquiet»
de cette situation.

Mardi, les autorités canadiennes sont entrées en contact avec leurs homologues afghans, afin
de demander des clarifications sur la loi controversée. En fin d'après-midi hier, le ministre Stockwell
Day a affirmé que le gouvernement afghan, sous la pression de la communauté internationale,
songeait à réviser sa loi adoptée en février.
 
Une loi menace l'appui des Canadiens à la mission afghane

Un nouveau sondage semble indiquer que l'appui timide que portent les Canadiens à la mission
militaire en Afghanistan serait encore moins important si une loi afghane sur le droit de la famille,
qui sème la controverse depuis plus d'une semaine, est bel et bien adoptée.

Les résultats du sondage La Presse Canadienne - Harris-Décima suggèrent que seulement 40 pour
cent des répondants appuient la présence des troupes canadiennes en Afghanistan. Et près de 40
pour cent de ceux-ci n'appuieraient plus la mission si le gouvernement afghan persiste et adopte
une nouvelle loi sur la famille, qui légaliserait dans les faits le viol des femmes au sein du mariage.

La loi en question, qui s'adresse à la minorité chiite d'Afghanistan, stipule que les épouses ne
peuvent refuser de relations sexuelles à leur époux, et qu'elles doivent en outre obtenir la permission
de leur mari pour sortir de la maison. Le code a déjà été adopté par l'Assemblée nationale
d'Afghanistan, mais l'indignation de la communauté internationale a forcé le gouvernement d'Hamid
Karzaï à s'engager à revoir la loi, avant qu'elle n'entre en vigueur.

Le sondage téléphonique a été mené auprès de 1000 Canadiens du 2 au 5 avril. La marge d'erreur est
de 3,1 points de pourcentage, 19 fois sur 20.
 
Un religieux afghan défend la loi controversée sur le mariage, AP

Un des principaux artisans d'une loi afghane controversée dont les détracteurs estiment qu'elle légalise
le viol entre époux a dénoncé samedi des ingérences étrangères et estimé qu'elle protégeait les
femmes.

Le texte a été adopté le mois dernier. Il stipule qu'un homme peut imposer des relations sexuelles
à sa femme tous les quatre jours, à moins qu'elle ne soit malade ou qu'elle risque d'être blessée par
la relation. «Il est essentiel que la femme se soumette au désir sexuel de l'homme», peut-on y lire.
La loi encadre par ailleurs strictement les motifs pour lesquels une épouse peut sortir de chez elle
seule. Ce texte, qui rappelle les mauvais souvenirs de l'oppression imposée aux femmes par
les talibans, a déclenché un tollé international. Le président Hamid Karzaï a du coup demandé
un rééxamen du texte, avec effet suspensif.

Cette loi a été votée pour la seule population chiite du pays, soit entre 10 et 20% des 30 millions
d'Afghans. Pour ses adversaires, elle détruit les droits durement gagnés par les femmes après la
chute du régime des talibans. Les ultra-fondamentalistes interdisaient aux femmes de circuler en
public sans la traditionnelle burqa les recouvrant des pieds à la tête et sous l'escorte d'un membre
masculin de sa famille.

Mohammad Asif Mohseni, plus haute autorité religieuse chiite du pays et l'un des principaux auteurs
du texte contesté, s'en est pris aux Occidentaux: «ils affirment qu'ils ont amené la démocratie à
l'Afghanistan. Qu'est-ce que ça veut dire, la démocratie? Ca veut dire le gouvernement du peuple
pour le peuple. Ils devraient laisser le peuple exercer ces droits démocratiques».

Devant la presse et entouré de ses partisans, il a produit des pages entières de centaines de
signatures de femmes soutenant cette loi, qui d'après lui ne fait que reprendre des règles du
Coran. «La charia prévoit qu'une femme ne sorte pas sans la permission de son mari», a-t-il déclaré,
estimant que la loi contestée était libérale, car autorisant les femmes à sortir librement dans
les situations d'urgence, médicale notamment. Et il a estimé qu'elle leur permettait également de
refuser des relations sexuelles pour de nombreuses raisons autres que la maladie, jeûne, règles,
enfantement, etc.

La situation des femmes en Afghanistan s'est améliorée depuis la chute des talibans. Des millions de
filles vont désormais à l'école, il y a de nombreuses femmes d'affaires, et 89 députées sur 351. Mais
dans un pays très conservateur, nombreux sont ceux qui pensent que les progrès peuvent très
rapidement être ramenés à néant.
 
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