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La liberté n'est pas gratuire - Le Droit

Alea

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Publié le 03 mai 2010 à 21h44 | Mis à jour le 05 mai 2010 à 21h45
Patrice Gaudreault
Le Droit

Quelque 2338 libérateurs canadiens reposent au cimetière de Groesbeek, aux Pays-Bas

« La liberté n'est pas gratuite »

"(Groesbeek, Pays-Bas) Quand il regarde les milliers de pierres tombales qui se dressent devant lui, au garde-à-vous, André Rousseau ne peut s'empêcher de regarder l'âge gravé sur chacune d'elles. Dix-huit, dix-neuf, vingt ans. L'histoire se répète, rangée après rangée. « S'il n'y avait pas eu de guerre, imaginez tout ce que ces gens-là auraient pu apporter à la société... »

Membre d'une délégation d'anciens combattants canadiens en visite aux Pays-Bas, cette semaine, pour le 65e anniversaire de la libération, André Rousseau a assisté à une cérémonie émouvante, hier, au cimetière de guerre de Groesbeek, où reposent quelque 2338 soldats canadiens.

L'homme de 85 ans se souvient encore de cette soirée où, avec une bande d'amis, il a décidé de s'enrôler dans la Marine canadienne... en tirant à pile ou face ! « Moi, je voulais aller dans l'Aviation, mais c'est la Marine qui a gagné, raconte-t-il. J'avais seulement 17 ans et demi. On a dit qu'on avait 18 ans et ils n'ont pas posé de questions. On a été douze à s'enrôler comme ça. »

« Combats brutaux »

André Rousseau est d'abord affecté sur des corvettes, qui escortent des convois dans les eaux dangereuses entre Terre-Neuve et l'Angleterre, durant la bataille de l'Atlantique. Après s'être porté volontaire pour les commandos navals - « étant jeune et peut-être un peu stupide » - il aboutit sur une vedette lance-torpilles. Durant la libération des Pays-Bas, sa mission est d'intercepter les convois allemands. « C'était des combats très durs ; courts, rapides, mais brutaux. »

Le 1er juillet 1944, une mine fait exploser son navire, coûtant la vie à plus de la moitié de l'équipage. Opérateur de radar, André Rousseau est coincé dans sa cabine. L'eau grimpe rapidement. « Bien des choses vous passent dans la tête quand vous savez que vous allez mourir. Mais on pense d'abord à sa mère. »

Prisonnier sous 50 pieds d'eau, il finira par rejoindre la surface, où flottent des débris, des corps, une mer de pétrole, mais aussi un bateau de sauvetage. Une fois à bord, le matelot de 2e classe Rousseau craint à nouveau pour sa vie. « Un type charitable a allumé une cigarette pour me la donner, dit-il. Je me suis mis à crier. Ils pensaient que je délirais. Je ne voulais pas qu'il m'allume ; j'étais couvert de pétrole. Je me suis dit : 'je ne fume pas, mais la maudite cigarette va me tuer !'»

Une histoire à partager

Après la guerre, André Rousseau s'est enrôlé dans le Service de police de la Ville de Montréal. Retraité depuis le début des années 1980, le vétéran de la Seconde Guerre mondiale va parfois dans les écoles, afin de partager son histoire. « Les enfants me demandent si j'ai pleuré et si je me suis ennuyé de ma mère. Je leur dis oui. »

Au milieu des pierres tombales du cimetière de guerre de Groesbeek, hier, M. Rousseau n'a pas cherché le nom d'un compagnon d'armes, avec qui il aurait servi dans la Marine royale canadienne. « Dans la marine, les morts, on les enterrait dans la mer », dit-il.

Imposante délégation

Sous un ciel gris, laissant par moments tomber une pluie fine et froide, une imposante délégation d'anciens combattants, d'étudiants et de membres des Forces canadiennes se sont recueillis à la mémoire des 7600 soldats canadiens morts pour libérer les Pays-Bas de cinq années d'occupation nazie.

« Au Canada, vos tulipes sont un symbole vivant de ce sacrifice, tout comme ces pierres tombales au milieu desquelles nous marchons aujourd'hui », a déclaré le ministre canadien des Anciens combattants, Jean-Pierre Blackburn, en présence de la reine Béatrix et de la princesse Margriet, née en exil à Ottawa.

« Nous nous souviendrons que la liberté n'est pas gratuite, a renchéri le ministre néerlandais de la Défense, Eimert van Middelkoop. Nous nous souviendrons qu'il y a 65 ans, ces jeunes Canadiens ont payé le prix le plus élevé qui soit. »


LeDroit se joint à une délégation d'anciens combattants canadiens de la Seconde Guerre mondiale, jusqu'au 10 mai, afin de réaliser une série de reportages sur le 65e anniversaire de la libération des Pays-Bas. Les frais de transport et d'hébergement sont assumés par le ministère des Anciens combattants."

 
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