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La Charte canadienne ne protège pas les prisonniers afghans
Les Afghans capturés par les soldats canadiens et transférés aux autorités locales
ne peuvent invoquer la Charte canadienne des droits et libertés pour se protéger
contre la torture, a tranché la Cour d'appel fédérale.
Dans une décision unanime rendue jeudi, les trois juges ont rejeté la contestation
judiciaire d'Amnistie international et l'Association des libertés civiques de Colombie-
Britannique. Les organismes de défense des droits de la personne ont été «consternés»
par la décision. Dans une déclaration conjointe, ils ont également laissé entendre
qu'ils poursuivraient leur lutte et qu'ils ont l'intention d'en référer à la Cour suprême.
Dans la poursuite originale, les groupes soutenaient que le transfert de détenus afghans
aux autorités locales par les soldats canadiens sans obtenir l'assurance qu'ils ne seraient
pas torturés constitue une violation de la Charte canadienne.
Au nom de ses collègues, la juge Alice Desjardins écrit que la Charte ne peut être
invoquée par les prisonniers afghans, puisque ce sont des étrangers qui n'ont aucun
lien avec le Canada ou avec ses lois. «Le Canada n'est pas une puissance occupante
en Afghanistan et il est présent dans le pays avec le consentement du gouvernement»,
a affirmé Mme Desjardins. De plus, le gouvernement afghan n'a pas consenti à ce que
la loi canadienne s'applique à ses ressortissants.
Amnistie international et l'Association des libertés civiques de Colombie-Britannique
affirmaient que la question était de savoir si la Charte s'appliquait aux actions des
troupes canadiennes plutôt qu'aux prisonniers qu'ils capturaient.
Mais la juge a rejeté cette nuance, affirmant qu'elle ne réglait pas le problème juridique
de la question. Selon elle, les actions canadiennes à l'égard des prisonniers pouvaient
uniquement être cautionnées par la Charte s'il est entendu que les prisonniers avaient
aussi des droits en vertu de celle-ci. «Ce refus ne veut cependant pas dire que les
prisonniers sont laissés à eux-même», a affirmé la juge, qui croit qu'ils sont toujours
protégés par le droit international en matière de droits de la personne.
Mais l'avocat des deux organismes, Paul Champ, ne partage pas l'avis de Mme Desjardins
et croit que cette protection est «entièrement illusoire». La réalité, selon lui, est que les
prisonniers n'ont pas accès à une cour internationale qui pourrait mettre en application
leurs droits internationaux.
M. Champ a également évoqué le cas d'Omar Khadr, ce Torontois emprisonné à
Guantanamo Bay à Cuba. La Cour suprême avait alors statué que la Charte s'appliquait
à l'étranger que dans le cas où le Canada participait à un procès judiciaire qui pouvait
violer les normes des droits humains internationaux.
Ainsi, M. Champ avait plaidé que le cas de Khadr avait établi un précédent qui devait
être appliqué au transfert des prisonniers afghans. Mais la juge a affirmé que ce plaidoyer
ne tenait pas la route et que le cas de Khadr était à des lieux de la situation concernant
les troupes canadiennes.
Les Afghans capturés par les soldats canadiens et transférés aux autorités locales
ne peuvent invoquer la Charte canadienne des droits et libertés pour se protéger
contre la torture, a tranché la Cour d'appel fédérale.
Dans une décision unanime rendue jeudi, les trois juges ont rejeté la contestation
judiciaire d'Amnistie international et l'Association des libertés civiques de Colombie-
Britannique. Les organismes de défense des droits de la personne ont été «consternés»
par la décision. Dans une déclaration conjointe, ils ont également laissé entendre
qu'ils poursuivraient leur lutte et qu'ils ont l'intention d'en référer à la Cour suprême.
Dans la poursuite originale, les groupes soutenaient que le transfert de détenus afghans
aux autorités locales par les soldats canadiens sans obtenir l'assurance qu'ils ne seraient
pas torturés constitue une violation de la Charte canadienne.
Au nom de ses collègues, la juge Alice Desjardins écrit que la Charte ne peut être
invoquée par les prisonniers afghans, puisque ce sont des étrangers qui n'ont aucun
lien avec le Canada ou avec ses lois. «Le Canada n'est pas une puissance occupante
en Afghanistan et il est présent dans le pays avec le consentement du gouvernement»,
a affirmé Mme Desjardins. De plus, le gouvernement afghan n'a pas consenti à ce que
la loi canadienne s'applique à ses ressortissants.
Amnistie international et l'Association des libertés civiques de Colombie-Britannique
affirmaient que la question était de savoir si la Charte s'appliquait aux actions des
troupes canadiennes plutôt qu'aux prisonniers qu'ils capturaient.
Mais la juge a rejeté cette nuance, affirmant qu'elle ne réglait pas le problème juridique
de la question. Selon elle, les actions canadiennes à l'égard des prisonniers pouvaient
uniquement être cautionnées par la Charte s'il est entendu que les prisonniers avaient
aussi des droits en vertu de celle-ci. «Ce refus ne veut cependant pas dire que les
prisonniers sont laissés à eux-même», a affirmé la juge, qui croit qu'ils sont toujours
protégés par le droit international en matière de droits de la personne.
Mais l'avocat des deux organismes, Paul Champ, ne partage pas l'avis de Mme Desjardins
et croit que cette protection est «entièrement illusoire». La réalité, selon lui, est que les
prisonniers n'ont pas accès à une cour internationale qui pourrait mettre en application
leurs droits internationaux.
M. Champ a également évoqué le cas d'Omar Khadr, ce Torontois emprisonné à
Guantanamo Bay à Cuba. La Cour suprême avait alors statué que la Charte s'appliquait
à l'étranger que dans le cas où le Canada participait à un procès judiciaire qui pouvait
violer les normes des droits humains internationaux.
Ainsi, M. Champ avait plaidé que le cas de Khadr avait établi un précédent qui devait
être appliqué au transfert des prisonniers afghans. Mais la juge a affirmé que ce plaidoyer
ne tenait pas la route et que le cas de Khadr était à des lieux de la situation concernant
les troupes canadiennes.