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De la théorie vers la pratique: Réflexions après un mois d’opérations en théâtre

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De la théorie vers la pratique : Réflexions après un mois d’opérations en théâtre
Par le lieutenant-colonel Jocelyn Paul, COMFEC - Accueil, 25-05-09
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Au moment où j’écris ces lignes, un mois s’est précisément écoulé depuis mon arrivée en théâtre d’opérations. Les trente derniers jours se sont écoulés à la vitesse de l’éclair et nous sommes passés à travers toute la gamme des émotions. Comme vous le savez tous, le cavalier Karine Blais du 12e Régiment blindé du Canada a perdu la vie le jour précédant la passation de commandement entre le groupement tactique (GT) du 3e bataillon, The Royal Canadian Regiment et celui du 2e bataillon du Royal 22e Régiment et depuis lors, nous avons aussi malheureusement eu un certain nombre de blessés.

Les sous-unités occupent maintenant leurs bases d’opérations respectives et elles ont toutes commencé à patrouiller leurs secteurs de responsabilités. La majorité des pelotons et des troupes ont déjà été sous le feu ennemi et ce tant sous la forme d’engins explosifs improvisés, de tir direct ou indirect. A tous les jours les membres du GT du 2R22R améliorent leur connaissance situationnelle tant au niveau du terrain qu’au niveau des Afghans. Pour les plus anciens d’entre nous, il est très impressionnant de voir à quel point la technologie est omniprésente au sein du poste de commandement du groupement tactique. Cette technologie aide les Commandants à tous les niveaux à mieux faire leur travail mais elle ne remplace en aucun cas le facteur humain. Sur le terrain, un fantassin, un sapeur ou un cavalier devra toujours être le premier dans l’ordre de marche afin d’avancer sur un sentier, sur une route ou afin de vérifier si un édifice quelconque est piégé. Le courage démontré par l’ensemble des membres du groupement tactique est exemplaire et il règne au sein de notre unité inter-arme un esprit de camaraderie et de collaboration qui est fort impressionnant. La collaboration inter-arme ne se limite pas aux escadrons, batterie ou compagnies, elle est appliquée jusqu’au plus bas niveau soit celui de section.

Sans entrer dans les détails pour des raisons de sécurité opérationnelle, il convient de mentionner qu’au cours des dernières quatre semaines, le GT 2 R22R a effectué des opérations de pelotons, de compagnie et d’escadron sur une base quasi quotidienne. De plus, nous avons aussi effectué une opération au niveau de GT. L’essence même des insurrections est maintenant une réalité pour nous tous. L’ennemi est très furtif et il évite les engagements directs avec nous. Les insurgés mettent en pratique toutes les techniques propres aux insurrections soit les menaces à l’endroit de la population, les assassinats et ils s’en prennent généralement à des cibles plus faciles soit les membres de la police et l’armée afghane. Bien qu’ils soient de qualité et de fiabilité inégale, les membres des forces de sécurité locales font pour la plupart preuve d’un courage remarquable. A toutes les semaines, plusieurs d’entre eux sont blessés ou tués.

Les Talibans se cachent au sein de la population et lorsqu’ils nous engagent avec du tir direct ou indirect, ces engagements sont de très courte durée. Bien qu’il soit très difficile de fixer les insurgés afin de les engager, nous tentons d’y parvenir par différents moyens. Comme nous sommes constamment sous observation, il est essentiel pour nous d’éviter de devenir prévisibles tant dans nos déplacements que dans nos schèmes de manœuvre. Le GT 2R22R sera donc appelé au cours des prochains mois à faire des opérations montées, démontées et aéromobiles.

Enfin, je me dois de mentionner pour terminer que l’avenir de ce pays est définitivement entre les mains des Afghans. Nonobstant notre doctrine, notre équipement et l’ensemble de nos ressources, il est difficile de trouver cet insurgé qui se cache au sein même de la population civile. Une des métaphores que j’utilise le plus avec mes hommes est celle du pêcheur à qui l’on demande de pêcher à la mouche la seule truite arc-en-ciel qui nage au sein d’un lac rempli de centaines de truites mouchetées. Cette tâche est excessivement difficile et l’un des meilleurs moyen pour y parvenir est de s’assurer que les troupes afghanes et la population civile nous communique de l’information quant aux déplacements des insurgés. Or, pour en arriver là, nous devons démonter de nos véhicules, être présent en grand nombre sur le terrain et communiquer avec les locaux qui sont pris entre l’arbre et l’écorce. Bref nous devons sécuriser les Afghans tant sur le plan physique que sur le plan psychologique en étant présent parmi eux.

Ce premier mois d’opérations en Afghanistan m’a donc clairement démontré qu’encore aujourd’hui, le fantassin est le meilleur outil pour augmenter le niveau de sécurité dans une population aux prises avec une insurrection. Sans sécurité, il est futile d’espérer que le développement et la gouvernance pourront se développer et ainsi permettre à l’Afghanistan de rejoindre le concert des nations.

Le Lcol Jocelyn Paul est le commandant du Groupement tactique du 2e Bataillon, Royal 22e Régiment, deployé à Kandahar, Afghanistan dans le cadre de la Rotation 7 de l’Opération Athéna.

 
Ces courageux militaires contribuent aussi au maintient de notre qualité de vie et de liberté, ici même au Canada, peut importe notre allégence politique.  :yellow:

J'avais suivie avec intérêt quelques cours universitaires d'anthropologie dont l'ethnologie et anthropologie médicale. Je me demande si il y a des officiers anthropologues qui peuvent développer des stratégies de communications, d'engagement pacifique et de reconstruction en accord avec les civiles Afghans?

Cet article est un bon lien avec le précedent ci-dessous:

http://forums.navy.ca/forums/threads/86186.0.html
 
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