Yrys
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Afghanistan: la violence montera d'un cran au front en 2009, Le Soleil
(Québec) Dans quelques mois, ce sera de nouveau l'heure des départs à
la base militaire de Valcartier. Dès la fin mars, 1300 soldats québécois
s'envoleront encore une fois vers Kandahar. Avec l'élection présidentielle
afghane qui se dessine à l'horizon, 2009 risque d'être l'année de tous
les dangers.
C'est du moins l'avis de trois experts consultés par Le Soleil. Même le
chef d'état-major des Forces canadiennes, Walter Natynczyk, s'attend à
une recrudescence de la violence en 2009, a-t-il récemment affirmé au
quotidien Le Devoir. La mission des soldats québécois en Afghanistan
pourrait d'ailleurs durer plus longtemps que prévu, en raison du scrutin
qui pourrait se dérouler en septembre.
À Valcartier, les troupes qui plieront bagage à partir de la fin mars s'y
préparent depuis presque un an. La dernière étape avant le grand départ :
trois semaines d'entraînement à Fort Bliss au Texas, dès la mi-janvier. Ils
en auront bien besoin puisque les soldats québécois formeront les trois
quarts du groupe tactique de combat, qui mène l'offensive contre les insurgés.
L'année 2008 a été la plus meurtrière pour les troupes de l'OTAN depuis 2001.
Malgré les pertes, il y a néanmoins eu quelques avancées, souligne Rémi Landry,
lieutenant-colonel à la retraite. L'armée afghane, que les soldats canadiens
contribuent à former, compte maintenant 3000 hommes qui dirigent plusieurs
opérations de combat, note-t-il.
Ottawa a aussi annoncé, début décembre, l'envoi d'hélicoptères et de drones
dans le sud de l'Afghanistan. Espérés depuis longtemps, ces hélicoptères
devraient faciliter le travail des troupes sur le terrain et limiter les risques,
ajoute M. Landry.
Mais Jocelyn Coulon, directeur du Réseau francophone de recherche sur les
opérations de paix, n'en est pas si convaincu. Même si les hélicoptères
permettront de réduire certains déplacements terrestres, ils n'empêcheront
évidemment pas les bombes artisanales d'exploser.
Élections explosives
M. Coulon, qui était à Kaboul au début septembre, rappelle de son côté que
la sécurité se dégrade dans la capitale, signe que les talibans sont maintenant
prêts à frapper n'importe où au pays. Avec l'élection présidentielle qui se
déroulera en 2009, il s'agit d'une année cruciale pour l'Afghanistan, ajoute-t-il.
La campagne électorale pourrait aussi entraîner une recrudescence de la
violence, dans un pays qui n'en est qu'à ses premiers balbutiements
démocratiques. Les coups pourraient être portés par les talibans, afin de
saboter le processus électoral, mais aussi par ceux qui voudraient se
débarrasser d'Amid Karzaï, qui tentera vraisemblablement d'obtenir
un autre mandat.
«Le Canada devra redoubler de prudence», lance-t-il.
Pendant ce temps, au Pakistan...
En 2009, tous les yeux seront aussi tournés vers le Pakistan, «siège social»
d'Al-Qaida dans la région. Depuis le départ forcé du général Pervez Musharraf,
en août, le pays est devenu une véritable poudrière qui menace d'éclater
à tout moment. «Les forces de l'OTAN sont capables de maintenir un certain
contrôle en Afghanistan. Mais si le Pakistan sombre dans le chaos, c'est une
tout autre affaire», indique M. Coulon.
Déjà, des convois de l'OTAN qui passent par le Pakistan (?) seule ligne de
ravitaillement terrestre pour les forces internationales ? ont été attaqués.
Début décembre, plus de 300 véhicules ont été incendiés près de Peshawar.
Renfort américain
Washington vient par ailleurs d'annoncer l'envoi de 20 000 à 30 000 soldats
américains supplémentaires dans le sud de l'Afghanistan, d'ici l'été prochain.
Le président élu, Barack Obama, s'est engagé à retirer ses troupes d'Irak et
à faire de l'Afghanistan une priorité.
Avec ces renforts, Rémi Landry craint toutefois que les Canadiens ne soient
relégués au second plan. «Le contrôle pourrait glisser entre les mains des
Américains», affirme-t-il.
Washington a aussi annoncé vouloir armer des combattants en zones tribales
pour lutter contre les talibans. Un plan de match dénoncé par le ministre
canadien de la Défense, Peter MacKay.
«C'est une initiative qui pourrait se retourner contre les troupes canadiennes,
croit aussi Sami Aoun, politologue à l'Université de Sherbrooke. On a vu ce
qui est arrivé en Irak.» Selon M. Aoun, l'envoi de soldats supplémentaires
peut aussi entraîner une augmentation de la violence. La solution est loin
d'être uniquement militaire, mais aussi diplomatique, souligne-t-il.
Un point de vue partagé par Jocelyn Coulon. «L'addition de nouvelles troupes
peut aider à stabiliser la situation, mais ce n'est pas ça qui va régler le problème.
La solution passe par un accord politique.» Déjà, la stratégie de négociation avec
les talibans, entreprise par le gouvernement afghan, est un pas dans cette direction,
dit-il. «La clé, c'est la réconciliation nationale avec ceux qui veulent bien se réconcilier.»
(Québec) Dans quelques mois, ce sera de nouveau l'heure des départs à
la base militaire de Valcartier. Dès la fin mars, 1300 soldats québécois
s'envoleront encore une fois vers Kandahar. Avec l'élection présidentielle
afghane qui se dessine à l'horizon, 2009 risque d'être l'année de tous
les dangers.
C'est du moins l'avis de trois experts consultés par Le Soleil. Même le
chef d'état-major des Forces canadiennes, Walter Natynczyk, s'attend à
une recrudescence de la violence en 2009, a-t-il récemment affirmé au
quotidien Le Devoir. La mission des soldats québécois en Afghanistan
pourrait d'ailleurs durer plus longtemps que prévu, en raison du scrutin
qui pourrait se dérouler en septembre.
À Valcartier, les troupes qui plieront bagage à partir de la fin mars s'y
préparent depuis presque un an. La dernière étape avant le grand départ :
trois semaines d'entraînement à Fort Bliss au Texas, dès la mi-janvier. Ils
en auront bien besoin puisque les soldats québécois formeront les trois
quarts du groupe tactique de combat, qui mène l'offensive contre les insurgés.
L'année 2008 a été la plus meurtrière pour les troupes de l'OTAN depuis 2001.
Malgré les pertes, il y a néanmoins eu quelques avancées, souligne Rémi Landry,
lieutenant-colonel à la retraite. L'armée afghane, que les soldats canadiens
contribuent à former, compte maintenant 3000 hommes qui dirigent plusieurs
opérations de combat, note-t-il.
Ottawa a aussi annoncé, début décembre, l'envoi d'hélicoptères et de drones
dans le sud de l'Afghanistan. Espérés depuis longtemps, ces hélicoptères
devraient faciliter le travail des troupes sur le terrain et limiter les risques,
ajoute M. Landry.
Mais Jocelyn Coulon, directeur du Réseau francophone de recherche sur les
opérations de paix, n'en est pas si convaincu. Même si les hélicoptères
permettront de réduire certains déplacements terrestres, ils n'empêcheront
évidemment pas les bombes artisanales d'exploser.
Élections explosives
M. Coulon, qui était à Kaboul au début septembre, rappelle de son côté que
la sécurité se dégrade dans la capitale, signe que les talibans sont maintenant
prêts à frapper n'importe où au pays. Avec l'élection présidentielle qui se
déroulera en 2009, il s'agit d'une année cruciale pour l'Afghanistan, ajoute-t-il.
La campagne électorale pourrait aussi entraîner une recrudescence de la
violence, dans un pays qui n'en est qu'à ses premiers balbutiements
démocratiques. Les coups pourraient être portés par les talibans, afin de
saboter le processus électoral, mais aussi par ceux qui voudraient se
débarrasser d'Amid Karzaï, qui tentera vraisemblablement d'obtenir
un autre mandat.
«Le Canada devra redoubler de prudence», lance-t-il.
Pendant ce temps, au Pakistan...
En 2009, tous les yeux seront aussi tournés vers le Pakistan, «siège social»
d'Al-Qaida dans la région. Depuis le départ forcé du général Pervez Musharraf,
en août, le pays est devenu une véritable poudrière qui menace d'éclater
à tout moment. «Les forces de l'OTAN sont capables de maintenir un certain
contrôle en Afghanistan. Mais si le Pakistan sombre dans le chaos, c'est une
tout autre affaire», indique M. Coulon.
Déjà, des convois de l'OTAN qui passent par le Pakistan (?) seule ligne de
ravitaillement terrestre pour les forces internationales ? ont été attaqués.
Début décembre, plus de 300 véhicules ont été incendiés près de Peshawar.
Renfort américain
Washington vient par ailleurs d'annoncer l'envoi de 20 000 à 30 000 soldats
américains supplémentaires dans le sud de l'Afghanistan, d'ici l'été prochain.
Le président élu, Barack Obama, s'est engagé à retirer ses troupes d'Irak et
à faire de l'Afghanistan une priorité.
Avec ces renforts, Rémi Landry craint toutefois que les Canadiens ne soient
relégués au second plan. «Le contrôle pourrait glisser entre les mains des
Américains», affirme-t-il.
Washington a aussi annoncé vouloir armer des combattants en zones tribales
pour lutter contre les talibans. Un plan de match dénoncé par le ministre
canadien de la Défense, Peter MacKay.
«C'est une initiative qui pourrait se retourner contre les troupes canadiennes,
croit aussi Sami Aoun, politologue à l'Université de Sherbrooke. On a vu ce
qui est arrivé en Irak.» Selon M. Aoun, l'envoi de soldats supplémentaires
peut aussi entraîner une augmentation de la violence. La solution est loin
d'être uniquement militaire, mais aussi diplomatique, souligne-t-il.
Un point de vue partagé par Jocelyn Coulon. «L'addition de nouvelles troupes
peut aider à stabiliser la situation, mais ce n'est pas ça qui va régler le problème.
La solution passe par un accord politique.» Déjà, la stratégie de négociation avec
les talibans, entreprise par le gouvernement afghan, est un pas dans cette direction,
dit-il. «La clé, c'est la réconciliation nationale avec ceux qui veulent bien se réconcilier.»