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«Je suis prête à repartir»

schart28

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Capitaine Marie-Ève Bégin, honorée pour son travail en Afghanistan

«Je suis une militaire; c’est mon métier. Alors si on me le demande, je suis prête à repartir », affirme sans sourciller Marie-Ève Bégin, récemment honorée pour son «dévouement et son professionnalisme exceptionnels » lors d’une opération périlleuse des Forces canadiennes en Afghanistan. La Jérômienne de 28 ans ne devrait toutefois pas retourner en mission à court terme. Elle vient en effet d’être nommée commandante adjointe à la division des élèvesofficiers au collège militaire de Saint-Jean, une affectation qui risque de se poursuivre jusqu’au moment où le Canada retirera ses troupes de l’Afghanistan, en 2011.

C’est au sein du corps de cadets 743 de Saint-Jérôme que la jeune femme a fait ses débuts dans l’armée, à l’âge de 17 ans. «Ça correspondait à mes aspirations, entre autres sur le plan de la discipline. Et les études étaient payées!», explique la capitaine Bégin, qui a d’ailleurs obtenu son baccalauréat en histoire à Saint-Jean. Spécialiste en artillerie Elle a par la suite servi durant six ans au sein du régiment de Valcartier, où elle a mis à profit sa formation spécialisée en artillerie. C’est d’ailleurs à titre de commandante des troupes de canons qu’elle a été déployée une première fois à Kaboul, pendant six mois en 2004. «C’était plutôt relax», se souvient la jeune militaire, en parlant de cette affectation dans une région où les tensions étaient moins vives. De nouveau envoyée en Afghanistan pour sept mois en 2007, Marie-Ève Bégin s’est cette fois retrouvée à Kandahar, une zone nettement plus risquée, où ont d’ailleurs péri la plupart des 107 militaires canadiens disparus. Les mines artisanales disposées sur les routes y représentent le principal danger. «J’en ai vu sauter de près, mais je n’ai pas été touchée», confie la Jérômienne. Celle-ci n’a même jamais été témoin direct de morts violentes. «Mais j’ai perdu des amis», précise-t-elle.

Mission périlleuse C’est lors de cette mission à Kandahar que la jeune militaire s’est illustrée, le 17 novembre 2007. À titre d’officière d’observation et de contrôleuse aérienne avancée, elle était responsable d’une équipe de cinq soldats chargée d’appuyer le déploiement d’un peloton de reconnaissance. Surpris par une embuscade des insurgés, ce peloton a dû se replier en vitesse. «En pleine nuit, nous avons coordonné un appui aérien et des tirs d’artillerie, certains à des distances très proches de nos troupes, afin de les aider dans leur repli», raconte Marie-Ève Bégin. Tous les hommes sont revenus sains et saufs. Cette opération couronnée de succès lui a valu la Citation à l’ordre du jour, une décoration militaire pour acte de bravoure et dévouement. L’insigne de bronze, représentant une feuille de chêne, lui a été remis le 2 décembre dernier par le général Walt Natynczik, chef d’État major de la défense. «C’est extrêmement gratifiant de savoir qu’on peut sauver des vies», constate la récipiendaire. «Les membres du peloton nous ont remerciés : c’est le meilleur salaire que je pouvais avoir!» La peur Quant à la peur, une émotion bien normale pour quiconque se retrouve en zone de guerre, MarieÈve Bégin admet l’avoir ressentie surtout au début, jusqu’à ce que retentisse la première explosion. «Après, on sait comment réagir et on constate que l‘entraînement fonctionne. Ça devient instinctif».

La peur, ses parents Andrée Laviolette et Gilles Bégin l’ont bien sûr éprouvée à Saint-Jérôme. «Ils ont beaucoup lu pour mieux comprendre l’Afghanistan et ont profité du soutien offert aux familles par l’armée : ça les a aidés», croit leur fille. De plus, grâce au téléphone, à l’Internet et même à la conférence vidéo, celleci gardait un lien constant avec ses parents. «On se parlait presque tous les jours». Après plus de dix ans au sein des Forces armées, Marie-Ève Bégin pourrait se questionner sur son avenir militaire. Mais ce n’est visiblement pas le cas. «J’ai besoin de défis et de discipline, et je ne me vois pas encore dans un travail civil», conclut-elle.
 
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