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«Je lui ai dit que j'étais fière de lui»

schart28

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http://www.cyberpresse.ca/article/20080216/CPSOLEIL/80215298/6898/CPSOLEIL

Marc Allard

Le Soleil

Québec

Si à la fin août, le véhicule blindé de Mario Mercier n’avait pas sauté sur une engin explosif improvisé près de Kandahar, Myriam aurait sans doute accueilli son père dans les prochaines semaines à Valcartier.

Il l’aurait serrée dans ses bras en lui disant qu’elle avait bien fait de ne pas trop s’inquiéter. Et, comme la plupart des 2300 soldats québécois qui reviendront d’Afghanistan d’ici la mi-mars, ils seraient rentrés à la maison, à Val-Bélair.

Mais l’explosion de la mine a enlevé la vie de l’adjudant-maître Mercier, celle du caporal-chef Christian Duchesne et la moitié de la jambe d’un caméraman de Radio-Canada.

Mince, vêtue d’un chandail blanc et d’un jeans, de longs et lisses cheveux châtains qui longent son visage angélique, l’adolescente de 17 ans nous raconte d’une voix à la fois douce et nerveuse le moment où elle a appris la mort de son père.

C’était en revenant de sa deuxième journée au cégep. «Je suis vraiment arrivée joyeuse. J’allais raconter toute ma journée à ma famille, comment c’était les soins infirmiers, nos premiers laboratoires, et tout ça. Il était peut-être 5h15. J’ai ouvert la porte et c’était pareil comme dans les films : il y avait trois militaires assis sur un divan et ma mère, ma sœur et mon frère sur l’autre», se souvient-elle, assise à la table de cuisine.

«J’ai tout de suite regardé ma mère pour lui demander si c’était vraiment le pire qui était arrivé — peut-être que c’était juste un petit accident ou je ne sais pas. Mais ma mère, de la manière qu’elle m’a regardée, elle n’a pas eu besoin de me le dire.»

Avant que le nom de leur père soit diffusés dans les médias, Myriam, 17 ans, Simon, 16 ans et Maude, 10 ans, sont montés dans la voiture avec leur mère, Lucie Ardouin, pour aller annoncer la nouvelle au reste de la famille. «C’était silencieux dans l’auto», dit Mme Ardouin près du comptoir de cuisine.

Peu après, Myriam est retournée à l’école et ne s’est presque jamais absentée. «Je me suis dit que de rester chez moi à pleurer et à trouver ça difficile, ça n’allait pas m’aider.»

Le 21 décembre, Mario Mercier devait revenir au Québec pour les vacances de Noël. Myriam avait appris sa mort depuis quatre mois, mais jusqu’à cette date, elle a attendu son appel. «Le téléphone sonnait et j’espérais encore que ce soit lui», se souvient-elle.

Ce jour-là, Myriam a réalisé qu’elle n’entendrait plus jamais les blagues de son père à l’heure du souper, qu’elle ne le verrait plus assis dans les estrades à ses entraînements de natation, en train de la chronométrer et de l’encourager. Mais surtout, elle s’est rendu compte qu’elle avait perdu son plus grand supporteur, son guide et son confident.

Elle aurait aimé lui montrer ses livres d’école et lui expliquer ce qu’elle apprend dans ses cours de soins infirmiers. Avec sa formation, Myriam voudrait faire du travail humanitaire et suivre les traces de son père, qui a été de plusieurs missions de paix à Haïti et en Bosnie. Elle admirait aussi le travail qu’il faisait en Afghanistan.

«Moi, j’admire ça beaucoup d’être capable de dire à sa famille à quel point on est important et en même temps d’être capable de partir pour aider d’autres gens qui en ont vraiment besoin, dit-elle. (...) Dans le fond, je trouve vraiment qu’il a un grand cœur d’avoir tout fait ça.»

En même temps, quand elle a appris que son père avait péri, un des premiers gestes de Myriam a été de se débarrasser de son bracelet «Soutenons nous troupes».

«Je sais que lui il y croyait à 100 % et que, malgré tout, je sais qu’il y croirait encore présentement. J’essaie moi aussi d’y croire encore, sauf que, je sais pas, quand ça frappe dans ta famille, c’est sûr que tu remets ça un peu en question. Mais je ne pourrais pas vous dire à l’heure qu’il est si j’y crois autant ou pas du tout.»

Dans les derniers mois, Myriam a rencontré des jeunes qui avaient eux aussi perdu un parent, à la suite d’une maladie ou d’un suicide.

Elle s’est consolé en se disant qu’au moins, son père était mort en faisant un métier «qu’il aimait vraiment».

Cette semaine, elle a reçu une bourse d’études de 4000 $ renouvelable pour les quatre prochaines années de la Canada Company, un organisme qui soutient entre autres les familles des militaires canadiens. Un baume pour elle et sa famille en ce mois où les Vandoos reviennent au Québec sans Mario «Papa ours» Mercier.

Mais quand Myriam repense à la dernière chose qu’elle a dit à son père à la base de Valcartier, avant son départ pour l’Afghanistan, elle n’a aucun regret. «Je lui ai dit que je l’aimais et que j’étais fière de lui.»

 
Bon article Schart

Merci!

CHIMO!

(PS - comment ca va?)
 
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