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Retour émouvant au Kamp Westerbork - Le Droit

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Patrice Gaudreault
Le Droit
Publié le 07 mai 2010 à 22h11 | Mis à jour le 07 mai 2010 à 22h14


Point de départ vers les camps de la mort nazis

Retour émouvant au Kamp Westerbork



"(Westerbork, Pays-Bas) Des bouquets de marguerites et de tulipes ont été déposés sur la voie ferrée du Kamp Westerbork, hier, dans le nord-est des Pays-Bas, à la mémoire des 102 000 Juifs néerlandais qui ont transité par ces rails, avant de trouver la mort dans les camps de concentration.

Depuis l'arrivée d'une délégation d'anciens combattants canadiens aux Pays-Bas, le week-end dernier, la température offre chaque jour une toile de fond appropriée. Alors qu'un soleil radieux brillait sur la marche de la libération, mercredi, une pluie fine et froide enveloppait la cérémonie d'hier, tenue à quelques pas du chemin de fer et des fils barbelés.

« Je suis rempli d'un profond chagrin à la vue de ces rails », a déclaré le rabbin Moshe Stiefel, évoquant la « grande tragédie » qui s'y est jouée, il y a 65 ans. « En même temps, je suis habité par la joie d'être libre et par une profonde gratitude envers la courageuse armée canadienne. »

« Pitoyable et terrible »

Originaire du Manitoba, Ron Monkman n'avait pas remis les pieds au Kamp Westerbork depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le soldat des Winnipeg Rifles avait tout juste 20 ans lorsqu'il a été assigné au nettoyage du tristement célèbre camp de transit des Pays-Bas, après sa libération par les Canadiens. « C'était pitoyable ; terrible. Mais de revoir tout ça, aujourd'hui, c'est un honneur », affirme l'homme aujourd'hui âgé de 85 ans.

Comme plusieurs, Ron Monkman a menti sur son âge pour s'enrôler dans l'armée, l'année de ses 17 ans. « J'ai été attiré par l'uniforme, dit-il. Je me suis dit que j'étais assez grand pour en remplir un. »

À partir de 1942, le soldat Monkman sert aux Pays-Bas, en France et en Allemagne. Il a notamment été affecté à la surveillance de Kurt Meyers, en 1945, alors que l'ancien commandant SS attendait son procès pour crimes de guerre devant une cour martiale canadienne. « Je le surveillais de près lorsqu'il se rasait. Je m'assurais qu'il ne reste pas de lame en sa possession », dit-il, racontant s'être plus d'une fois menotté au détenu lors de transports.

Avant ce périple en Allemagne, Ron Monkman a passé des moments difficiles au Kamp Westerbork. « Tout était boues et saletés, dit-il. C'était très difficile. Tu devais être fait fort. »

Construit en 1939 par les Pays-Bas pour accueillir les juifs fuyant l'Allemagne, Westerbork a été transformé en camp de déportation par les nazis après l'invasion de 1942. Le site comprenait une école, un orphelinat, des bâtiments de travail et de châtiment, des logements, un terrain de jeu, mais surtout, une voie ferrée. Chaque mardi, un train quittait vers l'est, pour une destination inconnue.

Plus de 100 000 hommes, femmes et enfants y ont transité dans l'attente d'un départ vers les camps de la mort, en Allemagne et en Pologne. La petite Anne Frank y a vécu un certain temps, avant d'être envoyée à Auschwitz et Bergen-Belsen, où elle a trouvé la mort avec sa soeur Margot, quelques semaines avant la fin de la guerre.

Quatre-vingt-treize trains ont quitté Westerbork entre 1942 et 1944. Le dernier convoi, parti le 13 septembre 1944, transportait notamment 77 enfants dont la cachette venait d'être découverte.

Les soldats canadiens sont entrés dans le camp le 12 avril 1945, permettant la libération de 876 prisonniers. Aujourd'hui, le site est devenu un centre commémoratif, où on peut encore identifier les endroits où se trouvaient les bâtiments. Sur le terrain de rassemblement, au centre du camp, 102 000 pierres rouges témoignent du passage des déportés qui ne sont jamais revenus.

Les rails ont été tordus et redressés vers le ciel, de façon à ce qu'aucun train ne puisse les emprunter à nouveau."



LeDroit se joint à une délégation d'anciens combattants canadiens de la Seconde Guerre mondiale, jusqu'au 10 mai, afin de réaliser une série de reportages sur le 65e anniversaire de la libération des Pays-Bas. Les frais de transport et d'hébergement
assumés par le ministère des Anciens combattants.


http://www.cyberpresse.ca/le-droit/actualites/actualites-nationales/201005/07/01-4278446-retour-emouvant-au-kamp-westerbork.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_meme_auteur_4277575_article_POS1
 
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