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L'arrivée des soldats de Valcartier pose un défi linguistique (PC)

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http://www.cyberpresse.ca/article/20070716/CPACTUALITES/70716151/-1/CPACTUALITES

Martin Ouellet
Presse Canadienne
Kandahar

Avec l'espoir de faire tourner l'opinion en leur faveur, un premier contingent de quelques dizaines de soldats du Royal 22e Régiment ont posé le pied sur le sol afghan tôt mardi.


Arrivés à bord d'un appareil Hercule à l'aérodrome de la base multinationale de Kandahar (KAF), le groupe de militaires en provenance de Valcartier sera suivi dans les prochaines semaines de 2300 autres soldats majoritairement francophones. Ces derniers prendront le relais de leurs collègues des bases de Gagetown, au Nouveau-Brunswick et de Petawawa, en Ontario.

Sous l'égide de l'OTAN, la mission de «reconstruction» de l'Afghanistan à laquelle participe les soldats du Royal 22e Régiment est d'une durée de six mois. Il s'agit de la quatrième rotation des troupes canadiennes dans ce pays ravagé par des tensions politico-religieuses depuis 2001.

Conscient de l'impopularité manifeste et chronique, au Québec, de l'intervention canadienne en Afghanistan, le capitaine Jérémie Emond a fait le pari, à sa descente d'avion, de faire tourner le vent. «J'en suis convaincu, a-t-il argué. Avec nos actions, les progrès qui seront faits (en Afghanistan) dans les prochains mois, les Québécois finiront par comprendre exactement la raison pour laquelle nous sommes ici et nous supporterons.»

À cette tâche pour le moins ambitieuse s'ajoute celle, non moins herculéenne, d'obtenir le soutien de la population civile afghane, loin d'être gagnée en faveur de l'intervention militaire étrangère sur son sol. «Si la population apporte son soutien à notre mission ici, elle sera moins tentée de fournir un refuge aux talibans et aux belligérants (...) Si la population voit les bienfaits de notre mission, elle sera moins encline à soutenir les insurgés», a-t-il analysé.

Les militaires du Royal 22e Régiment prendront graduellement en charge les activités de la Force opérationnelle interarmées (FOI). De cette force dépend notamment les opérations extrêmement dangereuses de lutte contre le terrorisme. Parvenir à pacifier la région, en proie à une insurrection talibane bien organisée, est une mission complexe qui va bien au-delà des combats, a de son côté opiné le capitaine Patrick Hannan. «Je m'attends à ce que les talibans soient bien organisés. Il ne faut jamais sous-estimer l'ennemi. Les opérations de combat ne sont qu'une partie de l'équation», a-t-il dit. Le travail le plus difficile qui attend les soldats, selon lui, sera de «coordonner les efforts de reconstruction avec les opérations de combat.»

L'arrivée massive de soldats francophones originaires du Québec à la base multinationale de Kandahar bouleverse un tant soit peu le quotidien du contingent canadien en sol afghan, plus familier avec l'accent de Shakespeare qu'avec celui de Molière. En ce sens, la présence des francophones représente certes un «défi» culturel et linguistique, ont estimé lundi des membres du commandement canadien. «Un problème, ce n'est peut-être pas le bon terme. Il y a toutes sortes de défis à relever et celui de la langue en est un», a lâché l'adjoint au chef d'état major, Kevin Mead, faisant allusion aux possibles embûches que risquent de créer la barrière linguistique séparant les soldats anglophones et francophones. «Beaucoup de personnes dans la FOI sont bilingues et plusieurs soldats le sont aussi. Les troupes vont passer au travers (le défi que pose la langue)», a-t-il néanmoins tempéré.

Pour sa part, le chef d'état-major, le lieutenant-colonel Jean Trudel, n'entrevoit aucun problème entre les deux communautés linguistiques. Il considère toutefois que les francophones «ont une approche différente» de leurs homologues anglophones quand arrive le temps d'aborder les dossiers, une façon plus «latine» de voir les choses. «Il y a des différences, mais les valeurs sont les mêmes. Je ne vois aucune différence en ce qui à trait aux valeurs. Peut-être avons nous une façon autre d'aborder les problèmes ou les défis, nous allons probablement vouloir manger une poutine des temps en temps, mais les valeurs, celles d'un soldat d'Edmonton, de Petawawa, de Valcartier ou de Halifax sont identiques», avance le lieutenant-colonel, membre lui-même du Royal 22e.

Outre la question linguistique, les soldats fraîchement arrivés seront soumis, dans les prochains jours, à d'autres défis comme la chaleur accablante qui règne sur l'Afghanistan à ce temps-ci de l'année.

Jour après jour, le mercure atteint les 40 degrés sous un soleil de plomb. Même s'ils ont déjà suivi un entraînement intense pour affronter de pareilles conditions, les nouveaux venus bénéficieront de quelques jours d'entraînement supplémentaire sur la base pour s'acclimater à leur nouvel environnement.

«On prend charge d'eux et on s'assure qu'ils aient les outils, le matériel et les dernières touches de formation avant qu'ils sortent (de la base) et qu'ils rejoignent leur unité», a assuré le lieutenant-colonel.
 
Le capt Émond, ça va être mon boss là-bas. Il reste moins que 20 jours...
 
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