Publié le 15 mai 2010 à 11h39 | Mis à jour à 11h39
J'ai mis les pieds aux États-Unis pour la dernière fois...
Pour ma première expérience dans le coin des Québécois à Hollywood en Floride, une vraie histoire d'horreur! Le genre de cauchemar qui m'a convaincue de ne jamais remettre les pieds sur le sol américain.
Je n'étais pas retourné dans l'État de la Floride depuis une quinzaine d'années, même si plusieurs membres de ma famille résident en permanence aux États-Unis! Voulant assumer mon indépendance, je décide de naviguer sur Internet à la recherche d'un petit coin tranquille et abordable à Fort Lauderdale ou Pompano Beach.
Par hasard, j'ai cliqué sur le site Hollywood Beach Hotels offrant exactement ce que je cherchais: «un studio avec cuisinette et chambre de bain complète» au Motel Caroline situé sur Ocean Drive, à Hollywood. Je pensais être une femme avertie, je me suis fais prendre comme une adolescente qui n'avait jamais quitté son nid!
Étant parfaitement bilingue (j'ai grandi à l'étranger), j'avais l'avantage de communiquer par téléphone et par courriel pour poser mille et une questions. À 23h, la navette m'a déposée à la réception du Motel Caroline. J'ai dit au chauffeur «Vous devez sûrement faire erreur. Où sommes-nous? Ce n'est pas ce que j'ai réservé! Etc, etc.»
Je suis sur le trottoir avec ma valise, en face d'un petit motel centenaire, d'un étage, sans aucun éclairage à l'extérieur, et personne pour m'accueillir. Je n'étais pas au bout de mes peines car les évènements qui ont suivi sortent tout droit des scènes d'horreur typiquement américaines!
Je me retrouve dans une chambre (9x12) où l'on avait introduit «frigidaire et poêle» à l'emplacement du garde-robe, placé la télévision au pied du lit, table et chaises de cuisine également à proximité du lit, douche et toilette (plancher 4pi ca largeur) aménagées comme si ce n'était pas un besoin essentiel, et j'en passe! Dans mon trou à rat, j'étais incapable d'ouvrir la seule fenêtre qui existait. Ouf!
Mais quand la direction a appelé le Département de la police de Fort Lauderdale pour me faire évincer de ma petite chambre minable, celle-là, je l'ai même pas vue venir! On a pris les grands moyens pour m'évincer parce que j'avais osé formuler une plainte. J'avais eu le culot d'argumenter, très poliment et dans un anglais impeccable, que cette chambre n'était pas ce que j'avais réservé, avec confirmation en mains.
Je demande à être transférée dans un studio et comme toute réponse: «Vous n'êtes pas heureuse, nous vous remboursons et sortez d'ici», sachant que sans réservation, je n'avais nulle part où me loger et j'étais dans la rue. Connaissant la mentalité des Américains... ils ne font aucune courbette!
Les deux agents de police m'ont expliqué que la direction m'accusait de «désordre public» et atteinte à la réputation! J'ai réalisé que j'étais en route pour la prison avec un dossier incriminant. En pilant sur mon orgueil, j'ai contacté ma soeur et mon neveu qui m'ont sortie du pétrin. J'ai eu le bonheur d'être logé dans un Condo Appartement des plus luxueux à Fort Lauderdale, bien sûr!
Dans un autre contexte, en faisant l'impossible pour contrer la récession, j'ai trouvé déplorable que les États-Unis baignent encore dans une économie très mauvaise, et que même si la survie de l'État de la Floride dépend en partie des millions apportés par les touristes, les Américains nous laissent savoir à quel point nous sommes «détestés», les Québécois en particulier.
Encore plus décevant chez nos voisins du Sud; habitués à vivre dans la richesse et l'opulence, les sans-abri, la drogue et la violence sont omniprésents. Pas questions d'errer dans les rues après le coucher du soleil.
En bavardant dans un café terrasse, l'Américain m'expliqua l'animosité qui existe encore à l'égard du Canada pour sa non participation à la guerre en Iraq. Je lui ai répondu que nous étions très reconnaissant de la décision de M. Chrétien à l'époque, qui avait refusé d'envoyer nos soldats se faire massacrer dans une guerre injustifiée!
Avant de fermer le chapitre sur la politique étrangère, nos vaillants soldats canadiens, qui se font tuer en Afghanistan, se font ensuite ridiculiser sur les chaînes de télé américaines. Les Québécois qui ne parlent pas anglais semblent ignorer tout ce qui se passe autour d'eux.
En conclusion, la planète est immense et j'ai décidé d'explorer des endroits plus sécuritaires et plus chaleureux, où j'aurai l'impression d'être un tantinet appréciée, sans animosité et sans déranger personne.
Louise Vallières, Lévis
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/carrefour/201005/14/01-4280403-jai-mis-les-pieds-aux-etats-unis-pour-la-derniere-fois.php
J'ai mis les pieds aux États-Unis pour la dernière fois...
Pour ma première expérience dans le coin des Québécois à Hollywood en Floride, une vraie histoire d'horreur! Le genre de cauchemar qui m'a convaincue de ne jamais remettre les pieds sur le sol américain.
Je n'étais pas retourné dans l'État de la Floride depuis une quinzaine d'années, même si plusieurs membres de ma famille résident en permanence aux États-Unis! Voulant assumer mon indépendance, je décide de naviguer sur Internet à la recherche d'un petit coin tranquille et abordable à Fort Lauderdale ou Pompano Beach.
Par hasard, j'ai cliqué sur le site Hollywood Beach Hotels offrant exactement ce que je cherchais: «un studio avec cuisinette et chambre de bain complète» au Motel Caroline situé sur Ocean Drive, à Hollywood. Je pensais être une femme avertie, je me suis fais prendre comme une adolescente qui n'avait jamais quitté son nid!
Étant parfaitement bilingue (j'ai grandi à l'étranger), j'avais l'avantage de communiquer par téléphone et par courriel pour poser mille et une questions. À 23h, la navette m'a déposée à la réception du Motel Caroline. J'ai dit au chauffeur «Vous devez sûrement faire erreur. Où sommes-nous? Ce n'est pas ce que j'ai réservé! Etc, etc.»
Je suis sur le trottoir avec ma valise, en face d'un petit motel centenaire, d'un étage, sans aucun éclairage à l'extérieur, et personne pour m'accueillir. Je n'étais pas au bout de mes peines car les évènements qui ont suivi sortent tout droit des scènes d'horreur typiquement américaines!
Je me retrouve dans une chambre (9x12) où l'on avait introduit «frigidaire et poêle» à l'emplacement du garde-robe, placé la télévision au pied du lit, table et chaises de cuisine également à proximité du lit, douche et toilette (plancher 4pi ca largeur) aménagées comme si ce n'était pas un besoin essentiel, et j'en passe! Dans mon trou à rat, j'étais incapable d'ouvrir la seule fenêtre qui existait. Ouf!
Mais quand la direction a appelé le Département de la police de Fort Lauderdale pour me faire évincer de ma petite chambre minable, celle-là, je l'ai même pas vue venir! On a pris les grands moyens pour m'évincer parce que j'avais osé formuler une plainte. J'avais eu le culot d'argumenter, très poliment et dans un anglais impeccable, que cette chambre n'était pas ce que j'avais réservé, avec confirmation en mains.
Je demande à être transférée dans un studio et comme toute réponse: «Vous n'êtes pas heureuse, nous vous remboursons et sortez d'ici», sachant que sans réservation, je n'avais nulle part où me loger et j'étais dans la rue. Connaissant la mentalité des Américains... ils ne font aucune courbette!
Les deux agents de police m'ont expliqué que la direction m'accusait de «désordre public» et atteinte à la réputation! J'ai réalisé que j'étais en route pour la prison avec un dossier incriminant. En pilant sur mon orgueil, j'ai contacté ma soeur et mon neveu qui m'ont sortie du pétrin. J'ai eu le bonheur d'être logé dans un Condo Appartement des plus luxueux à Fort Lauderdale, bien sûr!
Dans un autre contexte, en faisant l'impossible pour contrer la récession, j'ai trouvé déplorable que les États-Unis baignent encore dans une économie très mauvaise, et que même si la survie de l'État de la Floride dépend en partie des millions apportés par les touristes, les Américains nous laissent savoir à quel point nous sommes «détestés», les Québécois en particulier.
Encore plus décevant chez nos voisins du Sud; habitués à vivre dans la richesse et l'opulence, les sans-abri, la drogue et la violence sont omniprésents. Pas questions d'errer dans les rues après le coucher du soleil.
En bavardant dans un café terrasse, l'Américain m'expliqua l'animosité qui existe encore à l'égard du Canada pour sa non participation à la guerre en Iraq. Je lui ai répondu que nous étions très reconnaissant de la décision de M. Chrétien à l'époque, qui avait refusé d'envoyer nos soldats se faire massacrer dans une guerre injustifiée!
Avant de fermer le chapitre sur la politique étrangère, nos vaillants soldats canadiens, qui se font tuer en Afghanistan, se font ensuite ridiculiser sur les chaînes de télé américaines. Les Québécois qui ne parlent pas anglais semblent ignorer tout ce qui se passe autour d'eux.
En conclusion, la planète est immense et j'ai décidé d'explorer des endroits plus sécuritaires et plus chaleureux, où j'aurai l'impression d'être un tantinet appréciée, sans animosité et sans déranger personne.
Louise Vallières, Lévis
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/opinions/carrefour/201005/14/01-4280403-jai-mis-les-pieds-aux-etats-unis-pour-la-derniere-fois.php
