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France: Roms - Divers Presses

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Alain Jean-Robert
Agence France-Presse
Bruxelles
Publié le 07 septembre 2010 à 11h31 | Mis à jour le 07 septembre 2010 à 11h37


Roms: la France au banc des accusés du Parlement européen


La France s'est retrouvée sur le banc des accusés mardi au Parlement européen en raison de sa politique à l'égard des Roms, jugée «inacceptable» par de nombreux élus mais qui semble en revanche en passe d'être bénie par la Commission européenne.

Les deux institutions de l'UE ont affiché leurs différences sur le sujet sensible à l'occasion d'un débat sur la situation des Roms en Europe, organisé à Strasbourg à la suite des expulsions décidées par la France.

La commissaire européenne chargée de la Justice, Viviane Reding, a rappelé que les Roms ne devaient pas devenir des «boucs émissaires», mais elle s'est également déclarée satisfaite des «garanties» que lui a fourni le gouvernement français pour justifier sa politique de reconduction vers leur pays d'origine de citoyens roumains et bulgares.

«Grâce à un dialogue très intense entre la Commission européenne et les autorités françaises au cours des dernières semaines, une évolution certaine se dessine», a estimé Mme Reding.

«La France a bien expliqué qu'il n'y avait pas d'action ciblée contre les Roms», a-t-elle dit.

Le président de la Commission, José Manuel Barroso, qui avait rencontré lundi soir à Paris le président français Nicolas Sarkozy, a lui insisté sur les «obligations» qui s'imposent à tous les citoyens européens.

«Il faut toujours mettre l'accent entre la liberté de circulation et la sécurité. Sinon, nous aurons un danger d'exploitation de ces questions par des forces extrémistes qui pourront exploiter de façon populiste le sentiment d'insécurité», a-t-il dit.

À l'inverse, le chef des Libéraux au Parlement européen Guy Verhofstadt a mis en garde contre la «tentation populiste, parfois raciste», qui s'exprime selon lui en France et dans d'autres pays de l'UE.

Le chef de file des socialistes, l'Allemand Martin Schulz, a dénoncé lui «une chasse aux sorcières» contre les Roms.

Plusieurs élus se sont indignés de la clémence de Bruxelles à l'égard du gouvernement français.

Le socialiste autrichien Hannes Swoboda et la libérale roumaine Renate Weber ont déclaré être «consternés» par la position «inacceptable» de la Commission européenne. M. Swoboda a exprimé la crainte que demain, encouragés par la Commission, d'autres pays dont l'Italie ou la Hongrie expulsent les Roms qui se trouvent sur leur territoire.

Les groupes libéral, socialiste, vert et communiste du PE ont présenté des projets de résolution condamnant les expulsions de citoyens roumains et bulgares vers leur pays d'origine par les autorités françaises. Un vote doit intervenir jeudi.

À Paris, le gouvernement français a dénoncé des propos «totalement excessifs» de certains députés européens.

«J'ai trouvé des propos, dans la bouche d'eurodéputés, totalement excessifs et injustes à l'égard de la politique de la France à l'égard des Roms», a affirmé le secrétaire d'État français aux Affaires européennes, Pierre Lellouche, dans une déclaration à l'AFP.

M. Lellouche qui doit se rendre jeudi et vendredi à Bucarest avec le ministre français de l'Immigration Eric Besson, a de nouveau mis en cause la Roumanie, d'où vient l'immense majorité des Roms qui cherchent à émigrer vers l'Europe de l'Ouest.

En août, le Comité de l'ONU pour l'élimination de la discrimination raciale avait rappelé la France à l'ordre, l'exhortant à «éviter» les renvois collectifs de Roms et les «discours politiques discriminatoires».

Le pape Benoît XVI avait lui aussi exprimé sa désapprobation sur le sujet, appelant, en français, «à savoir accueillir les légitimes diversités humaines».


http://www.cyberpresse.ca/international/europe/201009/07/01-4313234-roms-la-france-au-banc-des-accuses-du-parlement-europeen.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4315315_article_POS3
 
Amer Ouali et Isabelle Wesselingh
Agence France-Presse
BUCAREST
Publié le 09 septembre 2010 à 13h14 | Mis à jour le 09 septembre 2010 à 13h21


Le parlement européen exige la fin des expulsions de Roms


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La France, à qui le Parlement européen a demandé jeudi de «suspendre immédiatement» les expulsions de Roms, a défendu bec et ongle sa politique à Bucarest tout en affichant une unité retrouvée avec la Roumanie pour mettre fin aux «polémiques stériles» sur ce dossier.

«Il n'est pas question que la France suspende les reconduites qu'il s'agisse d'ailleurs de Roumains, de Bulgares ou de tout autre ressortissant», a martelé à plusieurs reprises le ministre français de l'Immigration Eric Besson lors de sa visite en Roumanie avec le secrétaire d'État aux Affaires européennes Pierre Lellouche.

«Le Parlement européen est sorti de ses prérogatives et nous n'avons bien évidemment pas à nous soumettre à un diktat politique», a ajouté le ministre, commentant une résolution votée jeudi.

Les dirigeants français ont une nouvelle fois souligné qu'à leurs yeux la France respectait «scrupuleusement» le droit européen et français.

Invoquant une hausse de la délinquance, le président français Nicolas Sarkozy et son gouvernement ont procédé depuis fin juillet au démantèlement de dizaines de camps et renvoyé des centaines de Roms principalement vers la Roumanie.

Ces renvois ont été vivement critiqués par Bucarest.

Mais jeudi, bien que la visite des deux ministres français ait été écourtée d'un jour, l'heure était à l'apaisement.

Le chef de la diplomatie roumaine Teodor Baconschi, qui s'était dit «inquiet» des «rapatriements collectifs», a préféré «s'abstenir» de commenter la décision du Parlement européen.

«Nous avons des projets communs à mener à bien, des objectifs à atteindre», a-t-il lancé lors d'une conférence de presse commune.

«Il faut mettre fin aux polémiques stériles», a-t-il déclaré tout comme M. Besson.

La Roumanie, qui dispose déjà d'une stratégie nationale pour les Roms, va établir un nouveau plan d'inclusion sociale pour cette minorité. Paris la soutiendra.

«Puis nous irons plaider ce plan à Bruxelles ensemble», a précisé M. Lellouche, n'excluant pas des projets de développement purement bilatéraux.

La Roumanie enverra par ailleurs dix policiers supplémentaires en France et des magistrats de liaison pour aider la police française face aux délinquants roumains.

Paris et Bucarest ont convenu «d'agir de concert» à Bruxelles pour améliorer les conditions de vie des millions de Roms de l'Union et obtenir les fonds nécessaires.

La France a reproché à plusieurs reprises à la Roumanie de ne pas faire assez pour intégrer les Roms.

La Roumanie compte la plus importante communauté rom d'Europe, forte de 530.000 à 2,5 millions de membres. Nombre d'entre eux souffrent de pauvreté et de difficultés à accéder au marché du travail, même si des progrès ont été enregistrés dans l'accès à l'éducation.

Les Roumains plaident pour une stratégie européenne, seule à même à leurs yeux d'apporter «une réponse durable» aux problèmes des Roms.

«Nous partageons certains points soulevés par la France sur la nécessité pour le gouvernement roumain de faire davantage mais en même temps, ces déclarations perdent de leur crédibilité quand on voit la politique d'expulsions et de démantèlement des camps», a déclaré à l'AFP David Mark, directeur de l'ONG roumaine Alliance civique pour les Roms.

Par ailleurs, le commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe, Thomas Hammarberg, a «maintenu ses positions exprimées mercredi» selon lesquelles la rhétorique politique actuelle contre les Roms était similaire à des termes utilisés par les nazis et les fascistes.

Paris a toutefois indiqué que M. Hammarberg «ne visait pas le gouvernement français» dans ses déclarations.

Ce dernier a précisé jeudi que «des représentants du gouvernement français ont échoué à établir une distinction claire entre la communauté rom dans son ensemble et certains de ses membres auteurs de délit».


http://www.cyberpresse.ca/international/europe/201009/09/01-4314051-le-parlement-europeen-exige-la-fin-des-expulsions-de-roms.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4315402_article_POS2
 
Agence France-Presse
Bruxelles
Publié le 14 septembre 2010 à 09h17 | Mis à jour à 11h14


Roms: Bruxelles menace Paris de poursuites


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La Commission européenne a menacé mardi de poursuivre Paris en justice pour sanctionner les expulsions de Roms roumains et bulgares, a accusé les autorités françaises de duplicité et fait un parallèle avec la Deuxième Guerre mondiale.

Viviane Reding, en charge de la Justice et des droits fondamentaux au sein de l'exécutif européen, s'est montrée très sévère.

«J'ai été personnellement interpellée par des circonstances qui donnent l'impression que des personnes sont renvoyées d'un État membre juste parce qu'elles appartiennent à une certaine minorité ethnique. Je pensais que l'Europe ne serait plus le témoin de ce genre de situation après la Deuxième guerre mondiale», a-t-elle lancé au cours d'une conférence de presse.

«Je vais être très claire: les discriminations ethniques ou raciales n'ont pas leur place en Europe», a-t-elle martelé.

«Personnellement, je suis convaincue que la Commission ne va pas avoir d'autre choix que de lancer une procédure d'infraction contre la France» pour non respect de la législation de l'UE, a-t-elle annoncé.

Visiblement ulcérée par la dissimulation de l'existence d'une circulaire française ciblant expressément les Roms pour les expulsions et froissée par les critiques contre bruxelles du secrétaire d'État français aux Affaires européennes Pierre Lellouche, Mme Reding a accusé de duplicité des autorités françaises.

«Il est choquant qu'une partie du gouvernement français vienne à Bruxelles dire des choses et qu'une autre partie du gouvernement fasse le contraire», s'est-elle insurgée. «C'est une honte», a-t-elle lancé.

Les autorités françaises ont retiré lundi la circulaire incriminée. «Il ne suffit pas de changer les mots. Le comportement doit également être modifié», a insisté Mme Reding.

Mme Reding veut lancer cette procédure d'infraction pour non respect de la législation européenne dans «les deux prochaines semaines», et a sommé les autorités françaises de s'expliquer rapidement. «Mais je veux être claire. Ma patience a atteint ses limites», a-t-elle averti.

Dans le détail, Mme Reding veut rappeler Paris à l'ordre pour transposition insuffisante d'une directive européenne sur la libre circulation de citoyens européens et «application discriminatoire» de ce texte. À terme, la France pourrait donc être poursuivie devant la Cour de justice européenne avec de fortes amendes à la clé.

La fermeté de la Commission a été saluée par les Verts au Parlement européen.

«Mieux vaut tard que jamais, il faut maintenant qu'elle passe à l'action», a déclaré son coprésident Daniel Cohn-Bendit. «C'est une occasion en or de sauver l'honneur de la Commission», a-t-il ajouté.

Le Parlement européen a voté la semaine dernière une résolution réclamant l'arrêt immédiat des expulsions de Roms.

Le ministre français de l'Immigration Eric Besson a tenté mardi de calmer le jeu, mais a assuré que le gouvernement continuerait à démanteler les campements irréguliers.

«La France n'a procédé à aucune reconduite volontaire ou forcée sur une base ethnique», a-t-il affirmé à l'AFP en marge d'une réunion à Bruxelles avec ses homologues de l'UE consacrée à la politique d'asile.

«La France respecte la Commission dans son rôle de gardienne des traités. Nous avons répondu à toutes ses questions et nous recommencerons si nécessaire», a-t-il aussi assuré.

Le ministère français des Affaires étrangères s'est montré plus ferme.

«Nous avons appris avec étonnement les déclarations de Mme Viviane Reding. Nous ne pensons pas que c'est avec ce type de déclaration que nous pourrons améliorer le sort et la situation des Roms qui sont au coeur de nos préoccupations et de notre action», a déclaré son porte-parole, Bernard Valero.


http://www.cyberpresse.ca/international/europe/201009/14/01-4315402-roms-bruxelles-menace-paris-de-poursuites.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_lire_aussi_4314051_article_POS1
 
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