Frustrés par leur incapacité à perforer la paroi blindée des véhicules militaires des troupes canadiennes, les talibans parcourent le marché noir à la recherche de meilleures armes pour attaquer les convois canadiens, selon les forces de la coalition.
Détruire ne serait-ce qu'un véhicule légèrement blindé, un véhicule de transport blindé Bison ou un véhicule de reconnaissance Coyote, serait une victoire morale significative pour les insurgés, a dit un membre des forces de la coalition, qui a préféré garder l'anonymat.
«Pour eux, ce serait vraiment une grande victoire parce qu'ils n'ont pas encore été capables d'y arriver», a-t-il indiqué.
Une poignée de véhicules légèrement blindés, des LAV-III, ont été attaqués par des grenades propulsées et des mines, qui n'ont occasionné que de légers dommages comme des crevaisons.
Quatre soldats canadiens sont morts récemment attaqués par des insurgés, mais ils prenaient place à bord d'une Mercedes G-Wagon, un véhicule plus légèrement blindé.
Il n'y a pas eu non plus d'attaques directes aux bases d'opérations avancées des Canadiens situées dans le district de Sangin de la province d'Helmand et dans le district de Shah Wali Kot de la province de Kandahar, une accalmie que les commandants des forces de la coalition ont attribué à la présence de véhicules blindés.
L'arme de choix utilisée par les talibans et les membres d'al-QaJida pour attaquer les véhicules légèrement blindés est le RPG-7, qui peut être déclenchée par un combattant seul.
Les insurgés seraient actuellement à la recherche d'armes à l'épaule, semblables aux Armbrust allemands et des missiles à tête d'ogives, a affirmé un membre de la police afghane.
Idéalement, les talibans souhaiteraient mettre la main sur des Jeep équipés de missiles antichar AT-1, un système élaboré par les soviétiques qui faisait partie de l'arsenal des talibans avant l'invasion américaine de 2001.
De plus, les talibans sont à la recherche de mines antichar supplémentaires, qui ont l'avantage de pouvoir être facilement intégrées à des engins explosifs meurtriers de fabrication artisanale.
Les talibans cherchent «des moyens pour nous tuer», a dit le commandant des forces de la coalition au sud de l'Afghanistan, en entrevue à la Presse canadienne.
«On fait pas que s'asseoir et attendre qu'ils tuent les forces de la coalition, a renchérit pour sa part le brigadier-général David Fraser. On peut contrer n'importe quelle attaque faite par les talibans.»
Avant le déploiement des troupes canadiennes au sud de l'Afghanistan, Ottawa a dépensé 34 millions $ pour renforcer le blindage des véhicules utilisés à Kandahar.
